Chargée de communication depuis 2007, je me suis lancée en juin 2020 dans l’aventure de la rédaction web et multimédia en complément de mon emploi. Laissez-moi vous raconter comment j’ai débuté dans ce métier, avec un témoignage rempli d’astuces et de conseils.
Avant de me lancer officiellement comme rédactrice web SEO
Une période de transition
Tout a commencé au printemps 2020, alors que je prenais la décision de mettre un terme à mon aventure professionnelle pour revenir vers le milieu associatif si cher à mes yeux. Quand bien même j’ai énormément appris et gagné en compétences, je me sentais un peu perdue dans mes aspirations réelles en matière de vie professionnelle. Le confinement aidant, j’ai décidé de prendre un peu de temps pour réfléchir à mon projet de vie professionnelle, du moins à court terme.
C’est là que j’ai découvert, au hasard de mes pérégrinations sur la toile, la technique de l’Ikigai, sur le site des Nouveaux Travailleurs (que je vous recommande chaudement). Je me suis prise au jeu ! Il s’agit d’exercices simples permettant de déterminer ses valeurs et sa mission de vie. Un temps d’introspection vraiment formateur, qui m’a permis de valider mon amour de ce métier et surtout de l’écriture.
D’aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours aimé écrire. Pas forcément très à l’aise avec l’écriture créative, j’ai par contre toujours été passionnée par la rédaction d’articles. Décrire, expliquer, valoriser, donner de l’information positive, inspirante, voilà ce qui me botte, et que j’ai la chance d’exercer au quotidien dans mon métier de chargée de communication mais aussi sur mon blog voyage ! Sauf que j’avais envie d’aller plus loin, et de me lancer dans un projet personnel en complément de mon emploi. De faire grandir cette idée que j’avais depuis longtemps en moi. Et si je devenais rédactrice multimédia ?
Autodidacte en rédaction web
J’ai bien sûr commencé à me renseigner et me former, grâce aux nombreuses ressources présentes sur la toile ! Deux sites m’ont été d’une aide considérable :
- Contentologue. C’est le site de Sophie Gauthier, spécialiste de l’écriture. Elle livre sur son blog une quantité phénoménale d’astuces, de conseils, d’idées pour vivre de ses écrits et apprendre à rédiger pour le web. Une véritable mine d’or, avec en supplément beaucoup d’humour !
- Formation Rédaction Web. Là, je vous parle de Lucie Rondelet, la pionnière sur le web pour parler de ce métier méconnu il y a quelques années. Elle aborde dans ses vidéos et articles tous les sujets liés à la rédaction web : SEO, blogging, copywriting… Je suis fan de son univers et surtout de son authenticité !
- Miss SEO Girl. Un site très riche sur le SEO, avec des astuces et conseils donnés par une consultante SEO indépendante.
J’ai également suivi des MOOC sur le sujet avec la plateforme Openclassrooms, dont je trouve les enseignements de très bonne qualité :
- Développez votre activité avec le marketing de contenu
- Augmentez votre trafic grâce au référencement naturel (SEO)
- Comprenez votre audience avec Google Analytics
- UX Design : découvrez les fondamentaux
- Initiez-vous au marketing digital
En ce qui concerne le copywriting, les cours gratuits de Stanislas Leloup ou de Live Mentor sont une bonne première approche !
Côté écriture web, je conseille fortement le blog ecrirepourleweb.com qui a notamment sorti un dossier complet sur le sujet.
Côté SEO, pour être au top sur le sujet, je me forme actuellement avec FORMASEO. Cette formation a été développée par Olivier Andrieu, une pointure du domaine. Elle est finançable grâce au CPF. Attention : vous avez seulement 2 mois pour boucler le parcours, composé de 20h de courtes vidéos. Il est également possible d’échanger avec le formateur et les autres stagiaires tout au long des 11 chapitres.
Je vous passe le nombre d’articles, vidéos, sites, livres blancs référencés sur les favoris de mon navigateur ! Mais qu’est-ce que c’est grisant de savoir qu’il y a toujours à apprendre sur ce métier !
Mon expérience des plateformes
Durant 2 mois, j’ai essentiellement travaillé sur la plateforme de rédaction Textbroker. Une fois le texte d’essai validé, j’ai eu accès aux missions « open order » 4 étoiles. Ici, le principe est simple : premier arrivé, premier servi. J’ai beaucoup écrit pour les domaines du marketing, mais aussi de l’immobilier ou du tourisme. Par deux fois, j’ai voulu expérimenter l’écriture de fiches produits. Après un texte sur les dentifrices pour chats puis un autre sur un tapis pour enfants, j’ai vite compris que ce n’était pas fait pour moi !
Quand bien même j’étais très bien notée par mes clients, je n’ai pas réussi à atteindre les 5 étoiles. En tout cas, malgré des tarifs extrêmement bas (2 centimes du mot), l’expérience a été formatrice. Si certains briefs sont très peu détaillés, ils ont tout de même l’avantage de donner un premier aperçu d’une commande et d’y répondre dans le temps imparti.
Se lancer en rédaction web SEO : la professionnalisation
Création du statut de freelance
Pour travailler sur Textbroker et me lancer de façon officielle, j’ai rapidement crée mon statut d’auto-entrepreneur. Là, c’est le blog de Notuxedo qui m’a été d’une grande aide ! Une fois le numéro SIRET reçu (environ 10 jours après la demande), j’ai créé un modèle de devis et facture. J’ai mis en place un livre des recettes très simple sur un tableur. Il comporte la date, la référence du devis, le nom du client, le montant, le type de règlement. À droite, j’ai intégré une colonne qui calcule les cotisations et le bénéfice net après paiement des impôts (2,2 %) et des charges (22 %). Et oui, n’étant pas demandeur d’emploi, je ne bénéficie pas de l’ACRE ! J’ai choisi de payer mes cotisations à l’URSSAF au trimestre, avec ce qu’on appelle un « versement libératoire ».
Je souhaitais également trouver un nom pour mon entreprise, n’ayant pas très envie de nommer mon site web claireguichard.fr. J’ai passé 2 jours à brainstormer avec des idées telles que « Chat perché », « Les P’tits papiers », « Instant communication », « Entre les lignes », « La fabrique à idées »… Mais à chaque fois que j’étais persuadée d’avoir trouvé le bon nom, il était déjà existant sur le web. Un véritable casse-tête, donc, mais je suis ravie de l’identité du « comptoir des contenus », qui sera toujours d’actualité si je développe mon activité vers de la création de contenus graphiques par exemple. S’en est suivie la création de mon logo et de mon identité visuelle.
Réalisation de mon portfolio
Pour se faire connaître et sortir des plateformes, il est important de constituer un portfolio. Pour ma part, même si j’écris depuis toujours des textes dans le cadre de mon travail, j’ai souhaité valoriser mon savoir-faire avec la création de ce site. Si certains prétendent qu’il n’est pas utile de créer son site pour démarcher, j’ai choisi cette option car elle me permet :
- de mettre en avant mes connaissances
- de m’exercer dans différents styles, avec des textes type « blogging » (comme celui-ci) et d’autres plus en lien avec mes compétences (conseils, décryptage de notions…)
- d’en apprendre plus sur certains sujets qui me passionnent, tels que le journalisme de solutions ou le marketing de contenus.
Le magazine So What ? et mon blog voyage sont d’autres canaux où j’ai pu affiner ma plume avec des sujets plus personnels.
Mon organisation de rédactrice au quotidien
J’ai également beaucoup travaillé sur mon organisation. Comment concilier un emploi salarié et le lancement d’un projet d’entrepreneur ? J’ai déterminé des horaires de travail, le soir après le travail et le samedi matin. Pas trop, pour ne pas me décourager, mais suffisamment pour faire évoluer mon activité ! Je travaille à l’aide d’un « bullet journal » dans lequel je déroule mon organisation à la semaine.
J’y inscris :
- les 3 objectifs pour la semaine ;
- les tâches à réaliser ;
- mes idées de contenus à lire ou écouter, d’actions à mettre en place… ;
- des phrases motivantes ou gratitudes, pour m’aider à avancer ;
- enfin, j’inscris jour par jour ce que j’ai réalisé : prises de contact, modifications sur le site, articles en progression…
Cette technique me donne un cadre pour avancer à mon rythme. Mes carnets (oui, j’en ai d’autres… un pour la formation, l’autre pour le site et la stratégie !) sont également de véritables aide-mémoire !
Sur ce point, mais aussi sur l’apprentissage des techniques pour développer son activité », je me suis beaucoup inspiré du podcast du marketing, que je recommande à tous les entrepreneurs !
Élaboration d’une stratégie éditoriale
Même s’il s’agit d’une activité secondaire, il m’a semblé indispensable de coucher sur le papier une stratégie éditoriale. Après avoir défini mes objectifs, mes persona, mes règles d’écriture (style, fréquence de publication…), j’ai réparti mes idées de contenus sur un calendrier éditorial. J’ai décidé de créer mon blog professionnel et de publier un nouvel article tous les 15 jours, afin de garder du temps pour la prospection et l’écriture pour mes clients. J’ai créé une page LinkedIn, mais je publie essentiellement sur mon profil personnel, dont l’impact est plus important. C’est le seul réseau social que je développe pour le moment, avec la création d’un post chaque mardi.
En plus des articles de blog, j’ai très vite souhaité mettre à disposition sur mon site un « lead magnet« . Il s’agit d’un bonus à télécharger gratuitement en échange d’une adresse mail. Pour ma part, la réalisation d’un livre blanc s’est vite imposée. J’ai dédié ce guide complet de 36 pages à la conception d’une stratégie éditoriale pour les acteurs de l’ESS, mon public cible numéro 1. Il m’a fallu une semaine entière pour décortiquer l’ensemble des ressources ( e-books, sites web, vidéos, podcasts…), synthétiser, créer le plan détaillé et rédiger le contenu. Cette expérience a été très formatrice, mais j’ai aussi adoré réaliser ce contenu !
Dernier choix éditorial en date : la newsletter. J’ai mis un peu de temps avant de la lancer, je voulais être sûre du concept de ce mailing bi-mensuel. Finalement, j’y aborde la communication des entreprises à impact, avec un focus sur mon dernier article, que ce soit le décryptage d’une notion, une interview ou un article coulisses comme celui-ci !
Une spécialisation : les projets à impact positif
Pourquoi se spécialiser ?
En me lançant, je ne pensais pas forcément dédier mon travail de rédactrice à un seul domaine. Sur ce point, il y a ceux qui estiment qu’il est préférable de rester généraliste, et les partisans de la spécialisation. J’ai penché en leur faveur car c’est une bonne façon de se démarquer de la concurrence. Et puis, avec mon Ikigai, je me suis rendue compte à quel point j’aime écrire quand il s’agit de valoriser des initiatives durables, utiles, positives ! Le secteur de l’économie sociale et solidaire est en plein essor. Je suis déterminée à travailler avec des acteurs engagés, tout simplement parce que c’est ce qui me parle le plus et ce qui correspond le mieux à mes valeurs. En parallèle de me former à la rédaction web, j’effectue donc une veille régulière dans les domaines de l’environnement, du social et de la solidarité.
Prospection et premiers contrats
J’ai repéré dans le domaine de l’ESS différents organismes de référence (Chambre Régionale, Mouvement d’Entrepreneurs…) à qui j’ai fait parvenir mon livre blanc à délivrer gratuitement à leurs adhérents.
Pour améliorer le référencement naturel et obtenir des backlinks de qualité, j’ai proposé à différents sites d’écrire pour eux un article invité. À ce jour, un premier article a été publié sur Le blog du freelance, autour de la rédaction d’articles de blog efficaces.
J’ai également dressé une liste complète des différents sites web dont je partage la ligne éditoriale : médias engagés, blogs autour de la communication, agences web éthiques… Chaque semaine, j’envoie 2 à 3 mails de prospection personnalisés en mettant en avant mes valeurs et mes compétences. Je me lance actuellement dans la prospection auprès d’entreprises solidaires dont le blog n’est pas à jour ou qui sont mal référencés, afin de leur apporter mon expertise. Un travail de fond qui prend un temps considérable !
Enfin, je me suis engagée dans différents réseaux, notamment People 4 impact et Makesense, spécialisés dans l’entrepreneuriat à impact ou encore le réseau de freelances Happy Dév‘. Le bouche-à-oreille et le réseau personnel sont aujourd’hui mes seules sources de clients. Mais je sais que la démarche de stratégie de contenus prend du temps, et j’essaie d’être patiente, quand bien même ce n’est pas dans ma nature !
La nature fait les choses sans se presser, et pourtant tout est accompli.
Lao-Tseu
Vous l’aurez compris, j’ai pris le temps nécessaire pour me lancer dans la rédaction web et devenir entrepreneure. J’ai la chance d’occuper un emploi stable et que j’adore, ce qui m’évite toute forme de pression. La seule pression est celle du temps consacré à mon développement, mais en respectant le rythme que je me suis fixée, je pense être capable de mener à bien ce nouveau défi !